L’un des fondamentaux de la protection passive contre l’incendie, c’est le compartimentage.
Pour limiter la propagation du feu et des fumées dans un bâtiment, il faut compartimenter : c’est-à-dire diviser l’espace en plusieurs volumes afin de confiner le feu dans le seul espace où il s’est déclaré, durant le temps nécessaire à l’évacuation.
Pour assurer le compartimentage le plus efficace, les murs et planchers des différents compartiments doivent avoir un degré coupe-feu correspondant à la typologie du bâtiment (cf. réglementation française).
Il est important de noter que ces compartiments sont équipés et traversés par de multiples éléments : portes, trappes, cloisons, tubes plastiques et métalliques, câbles, etc.
Tous les calfeutrements coupe-feu autour de ces éléments doivent donc permettre de reconstituer le degré coupe-feu de la paroi en apportant une résistance au feu au moins égale à celle de la structure du bâtiment.
C’est ici qu’on obtient un compartimentage performant :
Pour bien comprendre la nécessité et l’enjeu du compartimentage, il faut savoir que 57% des personnes décédées dans un incendie n‘étaient pas dans la pièce où le feu s‘est déclaré.
Prenons un exemple concret : Nous nous situons ci-dessous dans une pièce mesurant six mètres de long, six mètres de large et six mètres de haut.
Un incendie a lieu dans la pièce voisine. S‘il existe un trou de la taille d‘un crayon de papier dans le mur mitoyen : la fumée alors contenue dans la pièce voisine remplira notre pièce en un temps record. Au bout de seulement 3min 40s, la fumée sera si épaisse qu‘on ne pourra plus distinguer ses mains, soit une visibilité inférieure à 40cm.
Les flammes, la chaleur et la fumée ont une capacité de propagation redoutable, et difficilement maîtrisable. C’est tout l’enjeu du compartimentage, qui vise donc à arrêter leur progression via des solutions coupe-feu adaptées et répondants à la réglementation.